C'est une fois de plus avec un peu de retard que j'écris cet article qui n'a d'ailleurs pour but "que" de vous souhaiter mes bons vœux pour cette année.
Les formules traditionnelles me barbent tellement et sonnent souvent aussi faux qu'une cloche fêlée que j'ai essayé d'y mettre un peu plus de cœur et de vous dire ceci avec toute la sincérité que les fans du coyote connaissent.
J'ai fait un rêve (Martin Luther King et le groupe Abba). Le 1er janvier au matin, en m'éveillant, je me suis dit avec un sentiment mêlé de bonheur et de tristesse "zut, c'était un rêve".
J'avais vu un mec tout habillé de noir, un couteau à la main, trancher le lien d'un sac orange duquel s'est échappée une nuée de colombes blanches. Il y avait aussi des gens, pleins de gens, des milliers de gens dans des bateaux qui traversaient la Méditerranée pour retourner dans leur pays reconstruit et accueillant. Un bâtiment étrange avec sur le toit une multitude de symboles, une croix, un croissant, une étoile de David, un gros bonhomme assis et souriant et plein d'autres symboles que je n'ai pu interpréter. De ce bâtiment sortaient des gens de toutes les couleurs. Je crois qu'ils se tenaient par la main. Puis, dans une rue de Chicago, un agent de police offrant un bonbon à un gamin noir qui jouait avec un revolver à eau.
J'ai vu aussi dans ce rêve plein d'animaux vivant en liberté dans un environnement sain. Il y avait même des animaux que je ne connaissais que grâce au dictionnaire car ils avaient disparu de la planète.
Et puis, il y a eu cette équipe de chercheurs à qui on avait décerné un prix pour avoir découvert le vaccin contre toutes les formes de cancer. Et les gens applaudissaient, applaudissaient, criaient leur joie. Et ensuite, je me suis assis sur le bord du lit, me suis mis la tête entre les mains et me suis dit "ce n'était qu'un rêve. Faut y aller maintenant".
Ce matin, c'était ma rentrée et, comme chaque année, le premier jour de travail, on entend à gauche à droite tout le monde se souhaiter ses meilleurs vœux. Voici ce que j'en pense (et n'y voyez pas du négatif, c'est juste une analyse grammaticale).
Je pense ne pas être égoïste en disant que, personnellement, je garderais mes meilleurs vœux pour la personne qui compte le plus pour moi, voire pour ma famille entière si celle-ci est réunie au moment où je leur souhaite mes meilleurs vœux. En effet, de par sa définition, il n'y a rien de supérieur ni même d'équivalent à ce qui est le meilleur. Il n'y a qu'un seul meilleur dans une course, un seul meilleur jour dans sa vie, un(e) seul(e) meilleur(e) ami(e).
Problème, problème.
Donc, il est impossible de souhaiter ses meilleurs vœux à plusieurs personnes différentes -encore une fois, sauf si ces personnes sont réunies au moment du souhait et, dans ce cas, elles devraient se partager les meilleurs vœux- mais c'est pourtant ce que chacun fait le matin en arrivant. A chaque nouvelle tête, "salut machin, je te présente mes meilleurs vœux ". Alors, de deux choses l'une, ou bien, on présente ses meilleurs vœux mais on ne les donne pas réellement (du style "je te présente mes meilleurs vœux mais je ne te les donne pas et en réalité tu peux crever" ou bien c'est du faux-cultisme et, seule la première personne rencontrée reçoit effectivement les meilleurs vœux . Pour les autres, il reste les vœux un peu moins bons mais bons quand même.
A propos des bons vœux . Il y a des personnes un peu plus sensées qui ont quand même songé à présenter et offrir leurs meilleurs vœux à leur plus proche et qui, toujours emportées par un élan de générosité présentent et même offrent tous leurs bons vœux à quiconque viendra croiser leur chemin ce matin-là. Tous leurs bons vœux ! ! !
Problème, problème.
S'ils présentent tous leurs bons vœux à la première personne qu'elles croisent, il n'en reste plus de bons à présenter aux autres personnes qui arriveront ensuite. Ou alors, on présente tous ses bons vœux à cette première personne et on emmerde tout ce qui vient après. Il y a ici une certaine logique: on a déjà offert ses meilleurs vœux à sa plus chère connaissance et seulement après on offre tous ses bons vœux à la suivante. Puis plus rien, le sac est vide.
Donc, s'il fallait rester correct et honnête envers tout le monde, on devrait, après avoir dépensé ses meilleurs vœux , souhaiter à la première personne rencontrée ses bons vœux et, par la suite, à chacune des personnes qui suivent, une partie de ce qui reste de bons vœux .
Le matin du premier jour de travail, je devrais entendre mon voisin de bureau dire "bonjour machin, je te souhaite une partie de mes bons vœux pour cette année". "Bonjour chose, reçois une partie des bons vœux qu'il me reste".
Ceci étant dit, ce matin j'ai décidé d'être gentil avec tout le monde et j'ai souhaité tout simplement une bonne année et une bonne santé à tous, et je continue dans ce petit article pour les chers lecteurs de ce blog déjanté.
Soyez heureux en 2016 et profitez pleinement des 366 levers de soleil qui vous seront gracieusement offerts.